BATAILLE DES ARDENNES.

Décembre 1944- Janvier 1945


Le 16 décembre 1944 après une décision irrévocable de Hitler contre l’avis de ses généraux, 200 000 soldats allemands répartis en 30 divisions sous le commandement du GeneralFeldmarschall Walter Model lancent une offensive surprise une nouvelle fois dans le secteur des Ardennes réputé calme. L’objectif premier étant de reprendre le port d’Anvers pour tenter d’aboutir à un nouveau Dunkerque et ainsi détruire un grand nombre de divisions alliées. Après de nombreux succès plus ou moins relatifs lors des premiers jours de l’opération, celle-ci tourne court pour les forces allemandes lorsque les conditions météorologiques s’améliorent ce qui permet aux alliés de reprendre les opérations de couverture et de ravitaillement par voie aérienne. Faute de carburant ce qui entraine une immobilisation des véhicules essentiels à la bonne réussite de l’opération et d’hommes, les Allemands sont obligés de mettre fin à l’offensive et d’effectuer un repli au-delà du Rhin à partir du mois de janvier après avoir relancer une dernière offensive en Alsace, l’opération Nordwind qui n’aura aucune répercussion sur Wacht am Rhein.

Dans le cadre de la bataille des Ardennes, Hitler lance, après l’avoir maintes fois repoussée, le 1 janvier 1945 l’opération Bodenplatte. Cette offensive aérienne mettant en œuvre près de 900 appareils a pour objectif de paralyser les moyens aériens alliés basés dans le Nord-est de la France, en Belgique et dans le sud des Pays Bas. Cet ultime « coup de poker » de Hitler à l’Ouest fut un succès tactique ainsi qu’une réelle surprise pour les alliés. Cependant les trop nombreuses pertes que les Allemands subirent lors de Bodenplatte autant en hommes qu’en matériel ne purent jamais être compensées ce qui mit définitivement fin à la supériorité aérienne allemande pour le reste du conflit.

En parcourant les allées des différentes expositions, je me suis dit qu’il fallait que j’essaye de réaliser un jour un diorama aussi beau que ceux qui m’éblouissaient, comme ceux de mon président Alain Barniaud ou ceux de Bernard Landrin entre autres. Ayant entre temps réalisé les maquettes d’un char Panther Tamiya et d’un semi-chenillé SdKfz. 251 AFV club au 1/48, blindés ayant combattu dans les Ardennes face aux Américains, j’ai voulu les associer avec une vieille maquette de Focke Wulf FW 190 restaurée ayant fait un atterrissage forcé pour représenter la retraite des forces de la Heer et de la Luftwaffe après deux opérations distinctes pour repousser les alliés loin des frontières de l’Allemagne en l’occurrence les opérations Wacht am Rhein et Bodenplatte.

Dans mon imaginaire j’avais envie de faire un de ces ponts que la Heer a tenté de capturer avec plus ou moins de succès lors de cette bataille. L’idée était de créer une petite rivière le tout dans un paysage enneigé. Sur le pont j’ai placé les deux blindés avec des troupes portant assistance au pilote du chasseur écrasé.

Le relief de la scène :

 

La base du diorama est une planche de bois rectangulaire d’environ 40*30cm. Sur cette planche j’ai formé le relief avec de l’argile qui une fois sec a servi d’empreinte pour construire un moule en plâtre renforcé de filasse. Une fois sec ce moule a été enduit d’huile et j’y ai collé des feuilles de papier réparties en 4 couches successives à l’aide d’une colle faite maison à base de farine cuite avec de l’eau. Après avoir laissé sécher le tout, je l’ai fixé sur la planche.

Le pont :

 

Parallèlement j’ai construit le pont avec du polystyrène extrudé sur lequel j’ai collé des petits carrés de liège pour imiter la succession des pierres. J’ai enduit le tout avec de la colle à carrelage diluée avec un peu d’eau. Après séchage celui-ci a été peint à l’aérographe avec de multiples couches de teintes différentes. S’ensuit un brossage à sec suivis d’un jus à la peinture à l’huile ainsi que de filtres localisés à la peinture acrylique.

Le pont a été positionné et collé sur mon relief en « carton-pâte » mais a nécessité plusieurs ajustements. Pour combler les interstices et créer des aspérités, j’ai réutilisé du papier et de colle à carrelage. J’ai positionné mes véhicules pour définir leurs emplacements définitifs.

La rivière

 

Je me suis ensuite attaqué au lit de la rivière en collant des pierres et du gravier dispersés de chaque côté de la berge.

J’ai rajouté du gravier et du sable fixé à la colle à bois sur le restant de la surface du diorama. Une fois sec, j’ai peint le tout avec une peinture marron acrylique appliquée à l’aide d’un gros pinceau brosse pour aller dans les creux et les recoins. Les cailloux ont été repeints dans diverses tonalités de gris. Le pont a été protégé en vue des futures opérations de peinture à l’aérographe. Le diorama a reçu de multiples teintes de peinture Tamiya (marron, sable et gris). Un brossage à sec a été réalisé avec des peintures Humbrol qui a précédé l’application d’un jus de peinture « terre de Sienne ». Seul le pont sera traité à part.

Vient maintenant la création de la rivière à l’aide de résine Epoxy de la marque Cléopâtre ce qui est une première pour moi. J’isole les deux extrémités de la rivière avec deux petites plaques de Plexiglas collées au pistolet à colle et au silicone. La résine a été teintée avec quelques gouttes de bleu et de vert, passée en fines couches successives entre chaque phase de séchage.

La mise en place des éléments principaux

 

L’avion a été positionné de façon à suggérer un effet d’atterrissage forcé. J’ai donc réalisé un effet d’embourbement de l’appareil à l’aide des produits de la marque AK interactive. Avec ce même produit j’ai réalisé la chaussée du pont sur laquelle a été fixée les blindés. Pour terminer j’ai percé des trous pour fixer les sapins.

L’enneigement et les finitions

 

La bataille des Ardennes s’étant déroulée sous la neige, j’ai acheté divers produits de différentes marques pour reproduire celle-ci (Nöch, Ak interactive, Green Stuf Wolrld et Vallejo).

Cela m’a permis de donner des effets différents selon certaines parties du diorama par exemple la neige de chez Nöch permet de réaliser de la neige fraiche tombée sur les trois sapins utilisés.

La rivière a reçu l’application d’un enduit qui une fois sec reproduit l’ondulation de l’eau.

La dernière étape consiste à monter, peindre et positionner 32 figurines de soldats allemands répartis sur l’ensemble du diorama.

En conclusion ce diorama commencé il y a deux ans m’a donné beaucoup de fil à retordre et m’a pris beaucoup de temps, je le trouve assez bien réussi n’étant quand même pas complétement satisfait mais pour un début ce n’est pas trop mal.


Texte et photos : Stéphane Vitali