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recherche, mise en page, Alain Barniaud

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CONTEXTE HISTORIQUE

 

 

 

D'après Henri Ortholan (Auteur) 1916-1918

La Grande Guerre débute avec le cheval, elle s'achève avec le moteur. Totalement inexistant à l'entrée du conflit, le char d'assaut contribue à la victoire en 1918.Le char résulte de la réflexion d'officiers-ingénieurs comme le général Estienne, en France, et le colonel Swinton en Grande-Bretagne. Ces pionniers parviennent à convaincre le commandement, mettent au point le matériel et définissent un concept d'emploi de cette nouvelle arme.Cette guerre des chars ne représente qu'une poignée d'hommes, qui pèse infiniment plus...

 

D'après http://www.picardie1418.com/fr/blog/

Les trois départements qui composent la Picardie (l'Aisne, l'Oise et la Somme) ont été marqués à jamais par la Première Guerre mondiale. Comme le montre la partie du site consacrée à la découverte de la Grande Guerre en Picardie, les monuments et les cimetières militaires y sont très nombreux. Preuve que les batailles qui s'y sont déroulées ont été tout aussi nombreuses et surtout meurtrières, pour tous les belligérants. Picardie 14-18 vous invite donc à comprendre la Grande Guerre en Picardie à partir des événements, batailles et apparition denouvelles armes qui s'y sont déroulés. On y découvre que la Picardie a eu souvent, trop hélas, les honneurs des communiqués de 1914 à 1918. Picardie 14-18 vous propose également de retrouver la chronologie de la Grande Guerre en Picardie : les dates importantes des batailles, comme celles de la Somme et du Chemin des Dames, mais aussi d'autres, plus intimes, à l'échelle des combattants.

 

Les chars en Picardie pendant la Grande Guerre


photos d'après chars-français.net

 

Le char d'assaut fut une des armes nouvelles apparues lors de la Grande Guerre. Si les Britanniques, qui nommèrent leurs engins des tanks, furent les premiers à les utiliser lors de la bataille de la Somme, le 15 septembre 1916, c'est indéniablement le char léger Renault FT-17, engagé pour la première fois le 31 mai 1918 dans l'Aisne, qui fut le plus moderne de tous, produit à plus de 3500 exemplaires


 

 

Léonard de Vinci avait dessiné le premier les plans d'un engin conique équipé de canons, mais il fallut attendre la Première Guerre mondiale pour qu'apparaissent les premiers chars de combats.

En 1903, le capitaine Levavasseur, polytechnicien et officier d'artillerie français, fut le premier, au XXᵉ siècle, à réfléchir sur la conception d'un "canon autopropulseur" alors qu'en 1912, un australien, Lancelot Edin De Mole, présenta au ministère de la Guerre britannique le projet d’un engin blindé à chenilles qui pouvait transporter des soldats. Aucun des projets ne vit le jour et il fallut attendre octobre 1914 pour que l'idée d'un véhicule armé, blindé et à chenilles fut évoqué chez les Britanniques, par le colonel Swinton, mais Lord Kitchener, Secrétaire d’état à la Guerre, était contre. Seul Winston Churchill, alors Premier lord de l’Amirauté, en comprit l’intérêt et constitua un comité pour l’étude de ces prototypes de "vaisseaux terrestres" (Lands Ships). Le colonel Swinton les rebaptisa Tank (réservoir) pour tromper l'ennemi et c'est ainsi que naquit le premier char de l'armée britannique, le Mark I, dont les premiers essais eurent lieu le 2 février 1916.

Ernest Dunlop Swinton, né le 21 octobre 1868 à Bangalore et mort le 15 janvier 1951 à Oxford, est un officier britannique des Royal Engineers.

C'est un des pionniers du développement et de l'adoption du char de combat au cours de la Première Guerre Mondiale. Il est crédité d'avoir inventé le mot « tank » comme nom de code pour les premiers chars de combat.

D'après Wikipédia

 


Mark 1

Le Mark 1 (MK 1) britannique est le premier char d’assaut opérationnel. Il est destiné à soutenir les offensives de l’infanterie dans les tranchées.

d'après Archives/Pas-de-Calais

 

 

L'artillerie d'assaut du général Estienne

 

De leur côté, les Français, sous l'impulsion du Général Estienne, qui fut baptisé le "père des chars", développèrent leur propre version d’un engin blindé, le char Schneider CA1 testé en février 1916, puis le char Saint Chamond en septembre 1916. Néanmoins, le char le plus utilisé dans l'armée française fut le FT-17, testé en mars 1917 et produit à plus de 3500 exemplaires.

Quant aux allemands, ils ne crurent pas en la capacité de cette arme nouvelle et ne produisirent que 20 exemplaires de leur char A7V, dont le premier exemplaire fut présenté le 1er octobre 1917. Un monstre haut de 3,35 mètres pour 7,35 mètres de long et 33 tonnes, pouvant accueillir jusqu'à 28 hommes d'équipage, qui fut engagé pour la première fois le 21 mars 1918, lors de la première offensive allemande de 1918. En revanche, les Allemands réutilisèrent les nombreux chars capturés aux alliés en leur donnant le nom de "Beutepanzer".

C'est en Picardie qu'eurent lieu les premiers événements marquants liés à l'engagement des chars :

- Le 15 septembre 1916 , 32 chars britanniques Mark I firent pour la première fois leur apparition sur un champ de bataille, dans la Somme. Ils étaient postés à Pozières mais aussi entre Contalmaison et Bazentin, face au bois des Fourcaux (High Wood) et au bois Delville pour attaquer vers Flers et Gueudecourt. De cette bataille, seule la prise de Flers fut une réussite. Quatre chars avaient réussi à pénétrer dans les ruines du village, un seul parvenant à en sortir. La majorité des tanks étaient tombés en panne ou avaient été détruits.

- C'est à Berry-au-Bac, dans l'Aisne, lors de l'offensive du Chemin des Dames, le 16 avril 1917 que les Français engagèrent pour la première fois des chars. Cent-vingt-huit chars Schneider, répartis en deux groupements, participèrent à cette attaque. Une journée où cinquante-deux chars furent touchés par l'artillerie ennemie et vingt-et-un immobilisés par panne.

- C'est à Villers-Bretonneux qu'eut lieu la première véritable bataille de chars de l'histoire. Elle mit aux prises, dans la matinée du 24 avril 1918, trois tanks anglais et un tank allemand.

- C'est depuis Saint-Pierre-Aigle, dans l'Aisne, que fut engagé pour la première fois le char léger Renault, le FT-17, le 31 mai 1918, après l'offensive allemande sur le Chemin des Dames débutée quatre jours plus tôt.

- De décembre 1916 à avril 1918, le camp d'entraînement de l'artillerie d'assaut, nom donné aux chars français, où étaient instruits tous les équipages, se trouvait à Champlieu, dans l'Oise, au sud de la forêt de Compiègne.


      BATAILLE DE FLERS-COURCELETTE.
 
La bataille de Flers-Courcelette est une bataille qui se déroule lors de l'offensive franco-britannique de la Somme.
La bataille débute le 15 septembre 1916 et dure une semaine, c'est la 3e et dernière offensive générale de l'armée britannique.
L'objectif de la bataille de Flers-Courcelette est de réaliser une percée des lignes allemandes.
Cette percée doit ensuite être exploitée par la cavalerie.
Le 22 septembre, à la fin de la bataille, l'objectif stratégique de la percée n'est pas atteint.
En revanche, les gains tactiques sont réalisés, les villages de Courcelette, de Martinpuich et de Flers sont capturés. Dans certains endroits, les lignes de front progressent de plus de 2 300 - 3 200 mètres (2 500 - 3 500 yards) sur un front de 11 kilomètres.
 
Lors de la bataille de Flers-Courcelette, les chars sont utilisés pour la première fois.
Cette bataille marque les débuts des combats du corps canadien et de la division néo-zélandaise sur le champ de bataille de la Somme.

D'après le Blog de Artois 1418

 

 

La première utilisation de chars français

 

C'est au premier jour de l'offensive Nivelle, sur le chemin des dames, le 16 avril 1917, que furent engagés pour la première fois les chars d'assaut français. Des Schneider et des Saint-Chamond dont le point de départ se situait dans le secteur de Berry-au-Bac. Sur les cent vingt-huit chars engagés ce jour-là, cinquante-deux furent détruits par l'artillerie et vingt-et-un tombèrent en panne.

 

C'est le 16 avril 1917 que, pour la première fois, l'artillerie d'assaut française fut engagée sur le front. Dans le cadre de l'offensive Nivelle du Chemin des Dames, cent-vingt-huit chars Schneider (photo 3), répartis en deux groupements, participèrent à cette attaque.

Embarqués sur voie ferrée à Champlieu, à la lisière de la forêt de Compiègne, là où se trouvait le camp d'entraînement de cette nouvelle arme, le 11 avril, les engins furent rassemblés à l'ouest et au sud-ouest de Cuiry-les-Chaudardes, village proche des zones d'engagement.

Le groupement le plus important était celui du commandant Bossut (photo 1, prise devant son char avant la bataille), composé de cinq groupes (le groupe étant l'unité tactique, il se composait de quatre batteries à quatre chars ; chaque groupement étant également doté d'une section de ravitaillement et de réparations composée de deux Schneider, deux Saint-Chamond non armés et de deux Baby-Holt), pour un total de quatre-vingt chars. Ce groupement quitta, à six heures trente, soit une demi-heure après l'heure H, sa position d'attente, à proximité d'un pont sur le ruisseau de Beaurepaire, et progressa en une seule colonne, longue de deux kilomètres, sur la route de Pontavert-Guignicourt. La tête de cette colonne parvint, à huit heures, au pont de la Miette, petit cours d'eau serpentant au nord de Berry-au-Bac, sous le feu de l'artillerie lourde allemande et perdit là son premier char. Vers dix heure quinze, les premiers chars atteignirent la ferme du Choléra. De là, le groupement se fractionna en deux colonnes : trois groupes entre la route de la ferme du Choléra à Guignicourt et la Miette ; deux groupes de l'autre côté de cette même route.

Le groupement Chaubès, composé de quarante-huit chars, dont huit s'embourbèrent au cours du trajet et ne purent participer à l'attaque, répartis en trois groupes, quitta sa position d'attente, dans les bois de Beaumarais, à six heures vingt et progressa en une seule colonne dans le secteur de la ferme du Temple. À six heures cinquante, sous le bombardement ennemi, la colonne fut arrêtée sur la dernière tranchée française, où le passage prévu n'était pas encore terminé, et perdit, à cette occasion, ses deux premiers chars. À sept heures quinze, ses éléments de tête parvenaient face à la première ligne de tranchées allemande.

 

Rôle des chars

Pour la première fois, une artillerie spéciale est massivement engagée. Les chars sont prévus pour évoluer où cela leur sera possible, c'est-à-dire à l'est et à l'ouest du Chemin des Dames dont les pentes leur sont praticables. À l'est, du côté de Berry-au-Bac, et rattaché au 32e corps de la 6e Armée, il y a le groupement Bossut avec ses 82 chars Schneider. Le groupement Chaubès, équipé de 48 chars Saint-Chamond, est rattaché au 5e corps d'armée. À l'ouest, du côté de Laffaux, il n'y a pas de chars pour accompagner l'assaut du . En mai, il y aura le « groupement Lefebvre », rattaché au 37e corps de la 6e Armée.

Le premier assaut de chars de l'histoire militaire française a lieu le . Des 128 chars engagés, 57 sont détruits, entraînant la mort ou la disparition de 94 hommes d'équipage et 109 blessés. Difficilement manœuvrables, sans tourelle, mal blindés avec des réservoirs de carburant mal protégés, les 22 tonnes du char Saint-Chamond en font une cible facile pour les Allemands

 

D'après Wikipédia

 


Première utilisation char français Schneider et char Saint- Chamond

 

Une journée sanglante pour les équipages de l'artillerie d'assaut

 

Tout comme l'offensive à laquelle il s'incorporait, ce premier engagement des chars fut un échec. Avec des engins peu maniables et trop vulnérables, souffrant des postes d'observation allemands qui les avaient très vite repérés, manquant d'un effet de surprise indispensable à sa réussite, il sera toutefois riche d'enseignements et deviendra la base des victoires futures.

Tout comme l'infanterie, ce 16 avril 1917 fut, pour ces pionniers, une journée cruelle et sanglante. Sur les sept-cent-vingt officiers et hommes d'équipage de l'artillerie d'assaut, cent-quatre-vingt furent tués, blessés ou portés disparus. Parmi les tués, l'emblématique commandant Bossut, le chef admiré, dont le char fut touché par un obus, inhumé, le 18 avril, par ses hommes, dans le petit cimetière de Maizy. Du point de vue matériel, cinquante-deux chars furent touchés par l'artillerie ennemie (trente-cinq ayant pris feu) : quinze par tir direct et trente-sept par tir indirect (obus, souvent tirés par l'artillerie lourde, explosant dans leur voisinage et entraînant leur arrêt). Et vingt-et-un appareils furent immobilisés par panne, qu'elle soit mécanique ou de terrain (comme l'enlisement).

Le 18 juillet 1918: la contre offensive

 

GRANDE GUERRE : 15 juillet 1918, L'Allemagne joue son va-tout en Champagne

 

 GRANDE GUERRE : 15 juillet 1918, L'Allemagne joue son va-tout en Champagne
GRANDE GUERRE : 15 juillet 1918, L'Allemagne joue son va-tout en Champagne

Le 15 juillet 1918, alors que l’Europe est enlisée dans la Grande Guerre depuis bientôt quatre ans, l’Allemagne lance une ultime offensive, à quelques kilomètres de Reims.

La bataille de Champagne (15-17 juillet) s’avère non seulement une victoire défensive des Français, mais constitue surtout le grand tournant de la guerre. La contre-offensive alliée, engagée le 18 juillet, marque le point de départ du recul allemand.

Le 15 juillet 1918, alors que l’Europe est enlisée dans la Grande Guerre depuis bientôt quatre ans, l’Allemagne lance une ultime offensive, à quelques kilomètres de Reims.

La bataille de Champagne (15-17 juillet) s’avère non seulement une victoire défensive des Français, mais constitue essentiellement" le grand tournant de la guerre".

La contre-offensive alliée, engagée le 18 juillet, marque le point de départ du recul allemand.

 

 

 

Les offensives allemandes du printemps 1918

 

Au début de l’année 1918, une nouvelle reconfiguration géopolitique pouvant influer définitivement sur l’issue du conflit redonne l’espoir à chacun des deux camps.

Pour la France et l’Angleterre, l'entrée en guerre des États-Unis apparaît comme un renfort décisif. Il n’empêche que l’intervention des Sammies sera très tardive et limitée, d’autant que le président Wilson refuse l’amalgame de ces troupes fraîches avec les poilus alliés. C’est sous le haut commandement du général Pershing, en qualité de troupes associées, qu’elles combattront au Bois Belleau en juin 1918, puis à Montdidier et dans le saillant de Saint-Mihiel.

L’Allemagne a quant à elle signé le 3 mars 1918, à Brest-Litovsk, un traité de paix avec la Russie bolchévique qui lui permet de rapatrier à l’ouest toutes ses troupes mobilisées sur le front russe. Disposant provisoirement de la supériorité numérique sur ses adversaires, il lui est indispensable de frapper un grand coup avant que les Américains n’entrent en scène. C’est ainsi qu’au printemps 1918, trois grandes offensives allemandes ébranlent profondément le front allié.

Le 21 mars, l’offensive Michaël en direction d’Amiens ouvre une brèche de plusieurs kilomètres de large dans le front allié. Les alliés se hâtent de se doter d’un chef commun. C’est le général Ferdinand Foch (66 ans) qui est désigné à la conférence de Doullens, le 26 mars 1918.
Sitôt nommé, Foch arrête cette première offensive allemande. La seconde, lancée le 9 avril dans l’Aisne, marque le début de la seconde bataille de la Marne. En dix jours, les Allemands progressent de 45 kilomètres, jusqu’à Château-Thierry, à seulement 75 kilomètres de Paris.

 

 

Le Friedensturm ou « bataille pour la paix »

 

Après une quatrième offensive en juin 1918, l’armée allemande, qui a franchi une partie de la Marne, marque le pas. Le front se stabilise et pendant un mois, les deux armées se font face sans qu’aucune opération d’ampleur ne soit tentée.

Le général en chef allemand Ludendorff sait qu’il doit très rapidement tenter une ultime offensive dans le secteur pour briser l’étau français et remporter enfin la victoire. 

Baptisée Friedensturm (« bataille pour la paix »), son attaque est prévue pour le 15 juillet à 4 h 15 du matin. Il prévoit d’attaquer par surprise simultanément sur la Marne et en Champagne afin d’encercler Reims et couper en deux l’armée française.
Mais par un coup de main inattendu, les Français ont connaissance de la date et de l'heure de l'offensive...

 

La bataille de Champagne

 

Le général Gouraud n’a que quelques heures pour agir. Contre les instructions de Foch, il choisit d’appliquer à la lettre une tactique mise au point par Pétain et fait évacuer la première ligne française.

Le 15 juillet, les bombardements allemands, d’une violence extrême, durent près de quatre heures, mais sont perturbés par la météo : des vents défavorables ramènent les nuages toxiques vers leurs propres tranchées !

Quand l’assaut se produit comme prévu à 4 h 15, le gros des défenseurs français s’est déjà replié sur une puissante seconde ligne.

Après avoir progressé de plusieurs kilomètres, les Allemands, épuisés, sont brusquement arrêtés par les réseaux de barbelés et le barrage d’artillerie. Après deux jours de tentatives infructueuses, Ludendorff doit se rendre à l’évidence : il ne prendra pas Reims. 

La bataille de Champagne est un échec pour l’Allemagne et brise le moral des troupes. Ce sera sa dernière offensive de la guerre.

 SPA 8 AD 186 Épernay, Marne, troupes italiennes montant en ligne. 15/07/1918, opérateur Daniau.

 

La contre-offensive française

 

 

Si les Allemands ont échoué dans leur objectif, ils ont néanmoins réussi à progresser de plusieurs kilomètres. Alors que Pétain propose prudemment de suspendre les préparatifs en cours pour la contre-attaque, Foch refuse et maintient ses plans.

 

La contre-offensive française est lancée le 18 juillet dans la région de Villers-Cotterêts par la Xe armée du général Mangin. Celle-ci surprend d’autant plus les Allemands qu’elle n’a pas été précédée de préparation d’artillerie.

 

Pour la première fois, les Français utilisent en masse les chars Renault FT17, premiers chars de combat modernes, et qui portent le feu jusqu’au milieu des défenses allemandes, préparant la voie à l’infanterie. Face aux 2 500 chars alliés ainsi qu’à leurs 1 500 avions, les Allemands n’alignent que 40 chars et 1 000 avions.

 

chars francais 1418

 

Ces nouvelles armes vont faire la différence. Avec elles, en juillet 1918, la guerre change de visage… En deux jours donc, dix kilomètres sont repris par les alliés et le 21 juillet Château-Thierry est libéré. Le lendemain, l’armée française repasse la Marne en direction du nord.

 

À partir de la contre-offensive du 18 juillet, qui porte un coup fatal au potentiel militaire allemand, la guerre bascule définitivement en faveur des Français et des Britanniques.

 

Commencée le 27 mai, la seconde bataille de la Marne s’achève le 6 août par une victoire décisive des alliés. Foch en est aussitôt récompensé par le bâton de maréchal.

 

Le 8 août, une offensive franco-américaine, entre Albert et Montdidier, inflige un revers sans précédent à l’ennemi. Ludendorff déplore un « jour de deuil de l’armée allemande ». Tout le territoire acquis par les Allemands au printemps est repris.

Ludendorff comprend que la guerre est perdue. Dès le 13 août, il avoue à demi-mot au gouvernement et à l’Empereur le caractère inéluctable de l’armistice. Mais il faudra encore attendre trois mois et la menace d’une révolution prolétarienne pour l’obten

 

Source : Herodote.net
Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

 

 

 

 

Seconde bataille de la Marne, 18 juillet-6 août 1918

Les Alliés avaient amassé des troupes et du matériel dans la forêt de Villers-Cotterêts. Le jour-J, le 18 juillet 1918, les Français, Britanniques et Américains lancent leur contre-offensive. Sans la préparation d'artillerie habituelle, les Alliés bombardent les positions ennemies par surprise et l'infanterie, appuyée par 540 chars légers et 240 chars moyens, passent à l'attaque. Les Allemands résistent encore deux jours, mais le 20 juillet, les troupes démoralisées lâchent prise et se retirent du saillant de Soissons vers les positions sur l'Aisne et sur la Vesle. Les soldats allemands se retirent en pillant et en détruisant tout sur leur passage. Les soldats sont affamés, ils ont besoin de nourriture, ils en volent là où ils en trouvent. Le manque de vitamines les rendent vulnérables face à l'épidémie de grippe espagnole, qui fait des ravages dans les rangs de l'armée allemande.

Ludendorff doit prendre une décision: jusqu'où est-il prêt à se retirer?

https://14-18.bruxelles.be/index.php/fr/index.html

 

 

 

Participons , en quelque sorte, à cette contre-offensive, en compagnie du R.M.L.E ou Régiment de Marche de la Légion Étrangère.

 

Le régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE) était une unité militaire française de la Légion Étrangère.

Il est créé le 11 novembre 1915 par fusion du 2ᵉ de marche du 1er étranger et du 2ᵉ de marche du 2ᵉ étranger (71 officiers et 3 315 sous-officiers, caporaux et légionnaires).

Il est, par ailleurs, le premier régiment de l'armée française à recevoir la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.

 

 

Juillet 1918: RMLE: Les combats de Villiers-Cotterêts

D'après la FSALE( Fédération des sociétés des Anciens de la Légion étrangère)

 

 

 

Offensives allemandes du 27 mai au 18 juillet 1918 : le général Ludendorff concentre 42 divisions sous le commandement de VonBoehn, chef de la VII armée, qui tient le front entre Pontoise-les-Noyon et Berry-au-Bac. L'aile gauche de la VIIe armée est prolongée par 4 divisions de la 1ʳᵉ Armée (Von Below) qui occupent le secteur de Berry-au-Bac à Reims et prendront part à l'attaque.

 

Le 27  mai, l’offensive allemande  se déclenche près de l’Aisne, à partir du Chemin Des Dames, où, l’année précédente, les Français avaient échoué dans une attaque  meurtrière. La préparation d’artillerie commence par un tir d’obus à gaz, puis devient mixte, mais avec plus de cinquante pour cent d’obus toxiques. Après le  5 juin , 5 autres divisions seront encore engagées, soit au total 47 divisions, correspondant à près de 60 françaises.

L’offensive s’arrête dix jours plus tard en raison de l'épuisement des assaillants, mais ceux-ci ont avancé de 45 km, pris Château-Thierry et sont à 70 km de Paris. Ils devaient absolument tâcher de rectifier leurs lignes, en conquérant du terrain entre les deux saillants importants près d'Arras  et de Reims, Au moment même où les divisions allemandes se massent vers le flanc est de la poche, l'équivalent de 21 divisions alliées se hâtent vers le flanc ouest à partir de la forêt de Villers-Cotterêts, et un autre plus petit le long de la Lys. Ils appliquèrent d'abord leur effort aux deux zones qui encadraient  Compiègne, en attaquant par les deux flancs le 9 juin. Mais leur offensive était assez mal organisée et ils durent subir eux-mêmes des attaques au gaz moutarde , de sorte que les troupes françaises, bien secondées par la 2ᵉ division d'infanterie américaine à Bois-Belleau et à Vaux, purent résister.

 

Carte postale. Collection particulière.

Soldats allemands sur le front ouest, sans lieu ni date. Imperial War Museum: Q 87923.

Juin 1918: soldats allemands dans une creute du Chemin des Dames auparavant tenue par les troupes françaises. Imperial War Museum: Q 87953.


 

 

Depuis le 5 juillet 1918, les légionnaires du R.M.L.E. se trouvent dans la partie Est de la forêt de Villers-Cotterêts ; ils s’estiment au repos dans ce secteur calme ; quelques semaines plus tôt, la bataille y était furieuse ; et maintenant le silence.

 

17 juillet 1918 : le silence règne vers l’avant ; à l’arrière de la Xe armée, la formidable consigne de silence, donnée par le général Mangin, est respectée. Un peu avant minuit, les routes, les chemins, les champs sont envahis par une foule immense, mais silencieuse. Des fleuves d'hommes en marche, sans bruit, vers l’Est ; tous des régiments fantômes se fondent dans l’épaisseur de la forêt. Silence tel que les officiers commandant les chars Renault (34 chars pour la Xe armée, 157 pour la VIe) se demandent entre eux : Et nous ? nos moteurs ?

  • Le ciel est cette nuit-là pour le général Mangin. Un orage menace, gronde, éclate. Sous les averses, dans l’obscurité impénétrable, les troupes peinent vers leur rendez-vous en forêt. Mais le bruit du tonnerre couvre celui des moteurs.
  • Lorsqu’ils voient arriver près d’eux les chars, puis une division d’Américains, les légionnaires comprennent que le secteur va perdre son calme. Le colonel Rollet est là.

 


Soldats américains utilisant le char français RT 17

 

 

Le 18 juillet 1918: l'aube de la victoire.

 

Cette date marque un tournant dans l’histoire de la Grande Guerre : la victoire va changer totalement de camp. À l’aube, les Alliés s’élancent et reprennent l’offensive.

Au moment même où les divisions allemandes se massent vers le flanc est de la poche, le général Foch, commandant en chef des forces alliées, lance une contre-offensive décisive sur les deux flancs du saillant allemand. 

Le général Mangin avec la Xe Armée lance son offensive entre l’Oise et l’Ourcq.

Le général Degoutte avec la VIe Armée, avec 9 divisions dont 3 américaines, lance son offensive entre l’Ourcq et la Marne.

Le général de Mitry avec la IXe Armée lance son offensive au sud de la Marne.

Le général Berthelot, avec la Ve Armée, avec 16 divisions dont 2 italiennes et 3 américaines, lance son offensive à l’ouest de Reims.

 

D'après Claire MAINGON, « Le maréchal Foch, portraits officiels », Histoire par l'image

Général Mangin: photo de presse

Agence Meurisse

 

Portrait du Général d'Infanterie Degoutte. Photo DMPA

 

 Général De Mitry

WWI: French characters

 

Le général Henri Berthelot


 

  • L’équivalent de 21 divisions alliées se hâtent vers le flanc ouest à partir de la forêt de Villers-Cotterêts. Villers-Cotterêts.
  • Pour la Légion, cette journée est particulièrement glorieuse à l’est de la forêt de Villers-Cotterêts, à Saint-Pierre-Aigle : elle va faire du R.M.L.E. un régiment de légende.
  • À 4 heures 45, les canons français tonnent.
  • Les hommes s’avancent, marchant derrière les chars et entre les chars ; les vagues de chars s’intercalent avec les vagues humaines.
  • Dans la forêt de Villers-Cotterêts, de l’Aisne à la Marne, la ligne française s’ébranle, accompagnée de ces chars lents et malhabiles, mais contre quoi les mitrailleuses allemandes ne peuvent rien. Ils franchissent les tranchées et s’avancent en cahotant sur les nids de mitrailleuses, leur crachent du feu et les écrasent.

 

 

Canon de 155 L modèle 1918 Schneider
by Charlie Clelland

 

Des canons, comme cet obusier français Schneider de 155, ont été utilisés par l'armée américaine.

D'après National Photo Company.


 

Appuyée par de petits chars Renault, la Légion progresse rapidement. Les légionnaires voient des Allemands sortir de leur tranchée en levant les bras, des mitrailleurs renverser leur engin et lever les bras aussi. Mais tous les Allemands ne se rendent pas en voyant arriver les chars ; des groupes se laissent dépasser et ensuite combattant farouchement. La Légion Étrangère progresse de neuf kilomètres ; mais elle doit ralentir pour laisser à l’artillerie le temps d’avancer.


 

  • La division marocaine, troupe d’élite, se révèle une des meilleures troupes de l’attaque.
  • Après trois jours de combats, la Légion perd 780 hommes mis hors de combat, parmi lesquels le commandant Marseille du 3e Bataillon, blessé, et le commandant Husson de Sampigny du 1er Bataillon, tué. Mais les légionnaires ont fait 450 prisonniers et capturé 20 canons.
  • Le R.M.L.E. reçoit sa 8e citation à l’ordre de l’armée.
  • Les Ve, VIe, IXe et Xe armées françaises, attaquant de l’Aisne à la Marne, forment une énorme machine tout entière en mouvement.
  • À la fin de la journée, 12 000 Allemands sont faits prisonniers et 250 canons pris.
  • En deux jours, les Allemands perdent 17 000 prisonniers et 300 canons.

 

Troupes marocaines

Canon de 77, pris à l'ennemi.

Chaudun, juillet 1918

Ces opérations ont couté aux Français 200 000 hommes tués, blessés ou disparus pour la seule période du 15 au 31 juillet.Mais la seconde bataille de la Marne et notamment, la contre-offensive alliée du 18 juillet marquent incontestablement une première étape dans la marche vers la victoire.

 

 

D'après: http://www.chtimiste.com/batailles1418/1918marne.htm

Cette seconde bataille de la Marne, remportée donc, en grande partie, par les troupes Françaises, va sauver Paris et la France et va ramener 3300 mitrailleuses, 500 canons, 35000 prisonniers Allemands.

 

Lors de  cette bataille, il faut également préciser que le matériel de guerre est français, chars Renault FT 17, artillerie lourde française et aviation française. Les Anglais possèdent par ailleurs leur matériel de guerre.

 

Les Américains se battent avec du matériel français ou anglais ( ils ne disposent  pas de matériel, cette armée n'est que la 16ᵉ armée du monde, à cette époque.)


Prisonniers Allemands

d'après Wikipédia


Chars Anglais.


 

Ce sont la 9e armée allemande du général Von Einem et la droite de la 7e armée allemande du général Von Boëhm qui supportèrent le choc. Elles ont 8 divisions allemandes en première ligne et 10 divisions allemandes en soutien immédiat. En un instant, tout est englobé dans la bataille, et il faut se hâter d’appeler des renforts de l’arrière.

 

Les 26e, 69e, 167e, 168e, 169e, 164e, 418e, 265e, 72e, 91e, 136e, 23e, 42e, 128e, 48e, 70e, 71e, 9e, 11e, 20e, 8e, 110e, 208e, 133e, 152e, 170e, 174e, 409e régiments d’infanterie; les 1er, 4e, 8e, 9e zouaves, les 7e, 8e, 9e Tirailleurs , les 1er et 4e Mixtes; les 2e, 4e, 41e, 43e, 59e bataillons de Chasseurs à pied, les régiments Marocains, Malgaches et Russes, ainsi que plusieurs bataillons Américains, se ruent à l’assaut .

 

 

Au soir du 21 juillet, la 6e Armée Française a progressé d’une dizaine de kilomètres et la ligne de nos avant-gardes passe près d’Hartennes et d’Oulchy-le-Château qui tient toujours, au-delà de Grisolles, de Bézu-saint-Germain et d’Epieds .

 

La deuxième victoire de la Marne, prélude d’opérations de plus grande envergure, est gagnée.

 

Elle est complète. Elle forme un ensemble magnifique d’une perfection classique, portant la brillante empreinte de la valeur et du génie Français.

 

La victoire française est acquise, mais la lutte continue avec acharnement, car il faut exploiter le succès; et, depuis le généralissime jusqu’au plus humble soldat, tout le monde s’y emploie avec la dernière énergie.

 

 

Cette brillante victoire, éclatante comme un coup de foudre au lendemain des succès les plus décisifs de l’Allemagne, eut dans le monde entier un immense retentissement. Personne ne s’y trompa : cette fois, c’était la fin. L’Empire Allemand avait joué sa fortune dans les grands chocs du front français occidental, et il venait de la perdre.

 

 

 


Régiments Malgaches.

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Régiments Marocains. 1914-1918

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