Au 1er Empire, le cavalier trompette est avant tout un soldat, avant d’être un musicien. Sa participation à l’harmonie du régiment n’intervient que lors des aubades. Son rôle premier est de
transmettre les ordres, aussi bien au combat qu’au repos. La cavalerie utilise la trompette et l’infanterie le tambour, parce que leur son porte loin et peut couvrir le bruit du champ de
bataille.
Dans un régiment de cavalerie, on trouve un trompette major attaché au lieutenant colonel, commandant la troupe, et un trompette attaché à chaque capitaine commandant un escadron. Au combat,
chacun est placé directement à droite et en arrière de son autorité. Lors de la charge, le trompette se retrouve donc devant la troupe et ne se laisse dépasser que dans les derniers mètres avant
le choc. Ceci pour lui permettre de sonner les ordres ultérieurs sans être pris au milieu de la mêlée, peut-être séparé de son chef. Mais si celui-ci se trouve pris dans le tourbillon de la
bataille, le rôle du trompette est de protéger les flancs et l’arrière de son chef, le sabre à la main.
Jusqu’à un passé assez récent, tous les ordres étaient transmis à la trompette, à commencer par le réveil, la soupe, l’appel des gradés au bureau d’escadron, celui des punis, etc…
Et chaque soldat devait apprendre à reconnaître chaque sonnerie. Bien mnémotechnique pour les retenir : « as-tu connu la p… de Nancy, qu’a foutu la v… à toute la cavalerie » fut bien connu pour
le réveil des générations de cavaliers et d’artilleurs.
De nos jours, le téléphone et la radio ont malheureusement remplacé tout le cérémonial. Le trompette de cuirassier porte traditionnellement la veste aux couleurs inversées de son régiment, et des
passepoils et boutonnières distinguées d’un galon blanc, marques de sa charge.
La crinière de son casque est normalement blanche, pour pouvoir le reconnaître plus facilement dans la mêlée. Son plumet, lorsqu’il est porté, peut-être rouge, signe des troupes d’élites, blanc
lorsque attaché à l’état major du régiment, ou rouge surmonté de blanc, suivant les années et la fantaisie du chef de corps.
Philippe Barreaud