Document retrouvé lors de fouilles conservatoires par Henri qui nous l'a envoyé pour mise en ligne.

 

Transformation et peinture de chevaux


Villefranche-sur-mer / octobre 2013
animé par Philippe GENGEMBRE


Le travail du stage s'est fait sur des chevaux HISTOREX.

Chevaux en cours de modifications, par Alain Barniaud

AMÉLIORATION ET TRANSFORMATION

La matière des figurines HISTOREX permet de les travailler facilement pour les transformer. Elle peut se coupe avec divers outils : scalpel fort, mini scie circulaire, scie à chantourner ou scie plate pour maquettisme selon le type de coupe à réaliser.

L'idéal pour coller (ou plutôt souder à froid) les pièces HISTOREX est le trichloréthylène (ne pas utiliser l'acétone qui est trop forte) mais ce produit devient difficile à trouver. A défaut, utiliser les colles cyano habituelles.

Le colmatage (joints entre pièces, vides laissés par la transformation) se fait au MILIPUT, MAGIC SCULPT ou autre pâte époxy. Pour les pièces devant être sculptées, il vaut mieux utiliser des pâtes plus spécialement prévues pour cet usage comme le DURO ou l'APOXIE.

La position des membres peut être modifiée par des coupes au niveau des plis naturels et des articulations. Il faut veiller à rester dans ce qui est anatomiquement possible. Pour cela, il est  indispensable d'observer de chevaux dans la réalité ou, plus facile, sur photos ainsi que de se référer  à des planches anatomiques du squelette et des muscles (se trouvent sur internet). En particulier, la reprise éventuelle de la musculature suite à une transformation doit respecter l'extension ou la contraction naturelle qu'elle entraîne.

Il est recommandé de renforcer la fixation des différents éléments et pièces à l'aide de tenons.

Les collages doivent être laissés à sécher au moins une demi-journée.

Si, à l'issue d'une transformation, les artères qui apparaissent en relief sur la panse,  les membre et la tête du cheval ne correspondent plus, il convient de les poncer entièrement. Sur la panse (mais pas sur les membres et la tête), elles peuvent être refaites en relief avec de la pâte époxy mais c'est assez délicat. Si elles ne sont pas recréées, elles seront peintes en trompe l'oeil (éclaircie sur la partie en relief et trait d'ombre sous le volume).

Le ponçage de finition avant mise en peinture se fait au papier de verre 1200 mouillé.

Gabarit du cheval

Le cheval HISTOREX reproduit un animal de gabarit moyen du type de ceux qui étaient utilisés dans la cavalerie légère.

Il est possible de modifier ce gabarit pour figurer un cheval plus lourd en écartant les demi-corps de la figurine. Pour cela, on place entre les deux des entretoises en carte plastique (les plaques de socle HISTOREX peuvent avantageusement en tenir lieu) ou en tiges EVERGREEN. Il convient de grossir un peu plus l'arrière train que l'avant du cheval (+ 3mm maxi en 54 mm). L'écart entre les demi-corps est ensuite comblé avec la pâte époxy.

La musculature de l'encolure est ensuite reprise de sa jonction avec le corps jusqu'à environ mi-hauteur.

L'augmentation du gabarit du cheval demande aussi de renforcer les membres qui doivent être plus épais et éventuellement plus longs. Il s'agit d'un travail délicat qui demande de rester dans ce qui est possible anatomiquement et de respecter les extensions ou contractions naturelles des muscles. Pour représenter les gros chevaux il faut aussi penser à augmenter le volume à l'arrière des paturons - partie située au bas des membres entre le boulet, articulation de forme sphérique en bas de l'os du canon, et la couronne surmontant le sabot -, les races correspondantes ayant souvent plus de poils (fanons) à cet endroit. Ces poils devront être sculptés.

 

Sabots

Les sabots peuvent être améliorés en marquant bien l'échancrure en V qu'ils présentent à l'arrière et, lorsque le dessous est visible, en les creusant en demi-lune sur l'avant (« cornes » vers l'arrière).

Les fers HISTOREX sont trop épais par rapport à l'échelle et demandent à être amincis par ponçage (procéder délicatement en faisant des 8 sur le papier de verre à plat). Si nécessaire (dessous du fer visible), penser à refaire la représentation des clous qui les fixent au sabot.

 

Crins (crinière et queue)

Les crins peuvent être retravaillés au pyrograveur ou avec des apports de matière (DURO) pour un rendu plus « vivant » de la figurine. Pour la queue, le travail au pyrograveur du dessous doit être fait avant de la fixer au corps du cheval.

Attention, les parties rapportées en DURO ne se poncent pas (il reste toujours un peu mou) sauf à le mélanger avec 40% de MILLIPUT ou d'APOXIE (mais le rendu final n'est pas exactement le même).

 

Queue

Le positionnement de la queue sur le corps doit se faire en gardant à l'esprit qu'elle est le prolongement de la colonne vertébrale de l'animal. Sur les figurines HISTOREX, son point d'attache se trouve en fait à la jonction des plans de joint de moule arrières. Il est donc possible (voire nécessaire) de le repérer par perçage avant le ponçage.

En règle générale, la queue est plutôt tombante avec des possibilités importantes de mouvement latéral. Toutefois, chez certaines races (notamment les petits chevaux et les étalons arabes), la queue peut parfois se dresser mais, dans ce cas, la tête du cheval doit aussi être levée.

La mise en position et la fixation seront facilitées à l'aide d'un fil de laiton mis en forme (et recuit pour le durcir) qui sera fixé dans la queue et dans le corps.

 

Tête

La mobilité de la tête du cheval provient surtout de celle de son encolure. Cependant, des mouvements de la tête elle-même restent possibles, latéralement et verticalement, mais restent limités (mouvement angulaire de + ou – 15°).

Pour procéder par transformation à des mouvements de grande amplitude de l'encolure, il peut être préférable de couper la tête, de remplacer la colonne vertébrale par un fil de laiton mis en forme et recuit, de refixer la tête dessus (attention, l'articulation colonne vertébrale – tête est positionnée en haut du crâne et non au milieu) et de reconstituer la musculature avec la pâte époxy. Pour une telle transformation, il est particulièrement nécessaire de bien se référer à la position anatomique des os, des articulations et des muscles.

 

Oreilles

Les oreilles du cheval sont extrêmement mobiles. Il est donc possible de les couper et de les repositionner comme on le souhaite (toutefois ne pas oublier que le pavillon de l'oreille n'est jamais orienté vers l'arrière).

PEINTURE

Sous couche

Utiliser de préférence une peinture acrylique qui absorbera moins l'huile que la HUMBROL, d'une teinte plus sombre que celle de la robe (cela facilitera ultérieurement la peinture des pommelures).

 

Tête

La couleur de la tête est toujours plus foncée que celle de la robe (idem pour les crins).

Si la bouche est ouverte, peindre l'intérieur avec un lavis sombre. La langue est de couleur beige un peu grisé (jaune de Naples rougeâtre + gris). Les dents sont peintes en beige clair à base de terre d'ombre naturelle qui donne une légère touche verte.

Le tour de bouche et la remontée jusqu'aux naseaux est peint en rose pour les chevaux blancs et de robe claire, en violacé très foncé pour les chevaux de robe foncée.

Le fond des naseaux  sera noir ou, pour les chevaux de robe claire, beige rosé.

Pour les oreilles, ombrer leur bord en partie basse et éclairer la pointe et l'arrière.

Les chevaux présentent très souvent des marques blanches sur la face (chaque marque est unique et constitue une véritable « carte d'identité » de l'animal) de forme et de taille très variables (voir sur Wikipedia un article très complet sur les marques du cheval

 

Œil

Pour le rendre plus vivant, la peinture va tricher avec la réalité en « humanisant » le regard.

L'iris occupe l'essentiel de l’œil. Il est peint en brun rouge (garance alizarine ou garance foncée). Dans le partie centrale de l'iris, on pose dans le frais une touche de noir froid (blue black) en mélange avec la couleur de base pour figurer la pupille.

Le blanc de l’œil situé à l'avant de l'iris est accentué d'une pointe de jaune de cadmium foncé posée dans le haut et tirée d'un coup (sans repentir) vers le bas avec un pinceau sec. De la même manière, on pose un éclat de lumière dans le coin supérieur avant de l'iris avec une touche de blanc tirée très légèrement vers le bas (trait plus court que celui du jaune dans le blanc de l’œil).

Le coin avant de l’œil est peint en beige rosé avec éventuellement une pointe un peu plus rouge juste à la commissure.

Le contour des yeux est peint dans une teinte plus foncée que celle de la robe.

Après séchage complet de la peinture, passer une couche de vernis brillant  sur tout l’œil, ce qui lui donne un aspect « humide ».

 

Corps

Pour les différentes couleurs de robes et leur variantes, voir aussi sur Wikipedia .

La robe sera ombrée et éclaircie selon les règles habituelles pour les figurines selon le type d'éclairage choisi.

La panse et le poitrail sont toujours plus clairs que le dos.

L'aine et l'aisselle sont des zones de frottement et doivent donc être aussi éclaircies.

Les chevaux peuvent aussi présenter différentes marques sur le corps, notamment des pommelures. Celles-ci sont des taches dont les bords sont plus sombres que la robe, de forme plus ou moins circulaire et de taille variable pouvant aller jusqu'à celle d'une paume de main. Elles sont situées essentiellement sur la croupe mais peuvent s'étendre sur le reste du corps. Elles sont très présentes chez les chevaux gris (gris pommelé) mais existent aussi chez les chevaux bais, alezans ou isabelles, surtout sur le poil d'été (disparaissent en hiver).

La peinture des pommelures va se faire dans le frais par enlèvement de peinture à l'aide d'un pinceau sec usé, ce qui fait apparaître la teinte de la sous-couche (d'où l'intérêt de l'avoir faite plus sombre que la robe), puis en éclaircissant légèrement le centre de la tâche.

Ne pas oublier de mettre en relief les artères apparentes ou de les figurer en trompe l’œil si elles ont été poncées après transformation.

 

Membres

Par effet d'ombre, notamment en éclairage zénithal, les membres s'assombrissent vers le bas.

Certains chevaux ont à l'extrémité d'un ou plusieurs de leurs membres une marque blanche appelée balzane faisant tout le tour de tout ou partie du membre (balzane complète ou balzane partielle) et montant plus ou moins haut sur le paturon, le boulet et même le canon. La présence de la balzane a une incidence sur le sabot qui sera de couleur blonde sous la balzane et brune en son absence (si la balzane est partielle, le sabot est bicolore : blond là où elle est présente et brun ailleurs).

On pose sur l'avant du sabot un trait d'éclaircie que l'on tire ensuite latéralement des deux côtés vers l'arrière. On procède de la même manière en assombrissant à partir de l'arrière.

 

Crins

En général, les crins sont plus foncés que la robe. Leur extrémité étant plus vieille est donc un peu délavé pouvant même tirer, sur les chevaux blancs ou gris, sur le pisseux (jaunâtre).

Les chevaux présentés en début d'article terminés

Textes  : Henri Estienne

Photos des chevaux améliorés : Alain Barniaud